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Sortir grandi de la crise, plutôt que meurtri …

En tant que conseil et formatrice sur le sujet de la satisfaction au travail, je ne peux plus intervenir en entreprise en raison de la crise sanitaire; néanmoins je reste en lien avec mes interlocuteurs pour savoir comment ils vivent les événements.


Je vois deux tendances contraires se dessiner :


  • d’un côté j’assiste à un inquiétant chaos avec un accroissement des inégalités.

Le fait que certains continuent à travailler dans les ateliers avec la peur au ventre et que les administratifs télé-travaillent, crée une forme de clivage entre les cols bleus et les cols blancs. Certains travaillent plus que d’accoutumée car ils sont dans un secteur actif par rapport à la crise (personnel hospitalier bien sûr, mais également personnel RH dans les entreprises qui doivent mettre en place les différentes réponses pour gérer la crise, ou encore professeurs qui doivent gérer 30 élèves individuellement plutôt qu’une classe réunie en une seule fois), pendant que d’autres, privés de leur outil de travail, sont devenus momentanément inutiles. Les premiers risquent l’épuisement professionnel, le burnout, pendant que les seconds risquent le bore out, l’ennui professionnel, le manque de sens.


  • d’un autre côté, je suis témoin d’un foisonnement d’initiatives :

Je suis émerveillée d’apprendre que dans mon entourage proche et local, certains ont converti leurs chaînes de production pour fabriquer des contenants pour gel hydro-alcoolique, d’autres utilisent leur chaîne de remplissage de jus pour remplir les contenants. Un « fablab » (Luz’In à la Tour du Pin 😉) a ré-ouvert pour mettre au point des visières transparentes pour les infirmières libérales de la région et pour que des équipes de production qui sont à pied d’œuvre puissent travailler en sécurité. Des bureaux d’étude ont mis au point des patrons pour fabriquer des masques et les diffusent gratuitement. Une consultante fait bénéficier les hôpitaux de ses dons de couturière et leur livre des masques. Après le carré Hermès, nous voyons pour la première fois apparaître le masque Hermès …

De ce côté-là, certains font donc preuve d’une grande créativité et expérimentent des valeurs d’entraide, de fraternité, de générosité…Ils expérimentent le plaisir de pouvoir se rallier à une cause et de créer collectivement.

De cette crise sanitaire, certains en ressortiront meurtris, avec des relations plus tendues, conflictuelles, pendant que d’autres en ressortiront grandis. Il est question ici de résilience. La résilience désigne originellement la résistance d'un matériau aux chocs (le « fait de rebondir »). Cette définition a ensuite été étendue à la capacité d'un corps, d'un organisme, d'une espèce, d'un système, d'une structure à surmonter une altération de son environnement. En gestion d'entreprise, la résilience organisationnelle est la capacité d'une organisation à s'adapter après la survenue d'un incident ou d'une catastrophe, voire d'un effondrement.

Je crois que les entreprises, leurs leaders et leurs équipes ont le pouvoir d’agir pour faire en sorte de basculer du côté de la résilience, plutôt que de garder les blessures d’un stress post-traumatique qui risque d’altérer les chances de se relever après le confinement. En tant qu’accompagnatrice sur le sujet du leadership, je me permets de vous livrer mes « réflexions ancrées » et de vous encourager à rester pleinement présents.


Crédit Photo : http://www.freepik.com" Designed by senivpetro
Resilience Organisationnelle

Beaucoup l’on déjà fait : il est nécessaire de réinventer un nouveau cadre pour que les personnes se sentent en sécurité. Certains ont fermé quelques jours, avant de rouvrir leurs locaux pour se laisser le temps de définir ce qu’il faut mettre en place pour que les personnes puissent travailler sereinement (distanciation, gestes barrière), le temps aussi d’approvisionner les consommables nécessaires (masques, gants, gels…)


Il est essentiel dans ce contexte de donner du sens à certaines situations, pour éviter de nourrir le sentiment d’injustice qui pourrait être préjudiciable aux futures relations. Le fait par exemple que l’activité continue partiellement dans certains ateliers alors qu’il est préconisé de respecter le confinement, et que d’autres sont critiqués car ils sont à l’arrêt (comme dans le bâtiment) apporte de la confusion et il est important de ramener de la cohérence.


Les managers peuvent se sentir démunis devant une situation sans précédent où ils manquent parfois de repère. Pourtant les équipes ont plus que jamais besoin de leaders empathiques et soutenants. Il convient de garder ou d’instaurer des rituels qui permettent de garder une communication à une fréquence suffisante et prendre le temps d’écouter les personnes afin qu’elles puissent livrer ce qu’elles ont sur le cœur (la simple de fait de se savoir écouté soulage) et afin que des solutions puissent être trouvées ensemble.


L’adaptation nécessaire à de nouvelles conditions de travail nécessite d’autant plus de faire preuve de reconnaissance et que les leaders puissent exprimer clairement leur gratitude.


Il est également important que les personnes des équipes gardent le lien entre elles. Nombre de messageries instantanées type « WhatsApp » pour entreprise sont adaptées à la situation. Il est même possible que cela rapproche les personnes de vivre une expérience similaire ensemble, et renforce le sentiment d’appartenance, même si c’est à distance.


Parce que de toute manière, vous ne pouvez contrôler tout ce que font les personnes en télétravail, vous allez devoir développer votre capacité à faire confiance et c’est tant mieux car plus on fait confiance aux personnes et plus elles sont loyales.


Dans l’autre sens, pour garder la confiance de vos troupes, vous vous devez d’être transparent. Vous n’avez peut-être pas réponse à tout, vous ne savez peut-être pas à quel point votre entreprise sera capable de surmonter la crise de trésorerie, cependant c’est en étant honnête que vous pourrez le mieux garder vos équipes mobilisées et qu’elles pourront s’impliquer pour faire face ensemble.


Le fait de pouvoir agir, d’augmenter son contrôle sur la situation est une façon de surmonter le stress. Certains parviennent à conserver un rythme de travail et faire en sorte que les personnes se sentent utiles en mettant cette période à profit pour se consacrer à des projets sur lesquels ils avaient du mal à avancer compte tenu de l’opérationnel. C’est le cas par exemple de la mise en œuvre des outils informatiques qui sollicitent des utilisateurs clés.


C’est aussi l’occasion d’expérimenter des modes de management plus participatifs pour faire appel à la créativité des personnes et leur permettre d’exprimer leurs qualités positives de soutien, de compassion... Le travail à distance ne doit pas être une raison de ne pas se réunir, que ce soit physiquement ou virtuellement. Nombre de solutions existent : pour se réunir en respectant les distances de sécurité, certains se retrouvent à l’extérieur. Pour les réunions en télétravail, une affluence de solutions techniques avec ou sans l’image sont possibles.


C’est aussi le moment de lâcher du lest, des espaces de libertés, pour que certains puissent proposer. Créer est ce qu’il y a de plus épanouissant.

Ma contribution s’arrête ici pour aujourd’hui. Je ne vous propose pas de formation leadership en e-learning car je pense que pour les sujets humains qui mettent en œuvre l’émotionnel, le présentiel est indispensable. Ma ligne téléphonique reste cependant ouverte dans la limite du simple appel pour tous ceux qui souhaitent partager leurs problématiques...


Sophie Miguet

Gérante de ValeurSens, entreprise dédiée à l'amélioration de la satisfaction au travail.

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