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Photo du rédacteurSophie Miguet

Dompter sa peur et surmonter la crise

Dans le contexte de crise actuel lié à la propagation du Coronavirus, deux attitudes opposées peuvent nous être très néfastes : céder trop de place à la peur, ou faire preuve de déni.


Ces deux options sont des réponses courantes face au stress et témoignent du fonctionnement de notre cerveau et de nos émotions. Dans le premier cas, l’émotion de peur tire la sonnette d’alarme et stimule donc notre amygdale (glande située dans le cerveau), qui nous encourage à imaginer tous les scénarios possibles, ne faisant qu’accroître le sentiment d’effroi. Ceci est dommageable car d’une part cela inhibe le cortex et nous avons plus de mal à réfléchir pour trouver des solutions rationnelles ; et d’autre part nous produisons dans ce cas du cortisol, qui fait décroître nos défenses immunitaires, ce qui est assez malvenu en cette période d’épidémie. Dans le deuxième cas, une façon de ne pas se laisser emporter par la peur est carrément de nier qu’un danger existe. Ce comportement peut nous amener à ne pas prendre les mesures qui s’imposent et nous amener à prendre des risques inconsidérés. Ces deux façons de réagir sont donc préjudiciables.


Cette situation illustre l’intérêt de ne pas se couper de nos émotions et de savoir en tenir compte sans pour autant qu’elles ne nous submergent. Il s’agit ici de faire preuve de la fameuse « intelligence émotionnelle ».


Comment faire ?


1/ La première chose à faire est de faire redescendre le niveau de peur et pour cela plusieurs techniques simples existent. L’une des solutions consiste à revenir au moment présent dans lequel il n’y a en général aucun danger immédiat. Effectivement, le stress est souvent issu de ce que nous nous disons sur le passé « si j’avais su je n’aurais pas réservé ces vacances de Pâques », ou de ce que nous nous disons sur ce qui peut arriver dans l’avenir et qui est le plus souvent uniquement le fruit de suppositions et souvent loin de la réalité « que va-t-il se passer si mes clients déposent le bilan ? ». Pour revenir au moment présent, une technique simple est de placer son attention sur son souffle « être attentif à l’air qui entre et sort des narines, le ventre qui se gonfle et se dégonfle ». Cela a deux avantages : d’une part cela étire notre diaphragme, ce qui a pour effet de stimuler notre système parasympathique et nous apaise. D’autre part, pendant que notre esprit est centré sur notre respiration, il n’est plus en train d’imaginer les pires scénarios car notre attention ne peut être qu’à un endroit à la fois. L’émotion étant redescendue, nous gagnons alors en lucidité. Nous pouvons alors passer à la deuxième phase, celle de l’analyse du problème.


2/ Deuxièmement, il convient autant que possible de ramener du factuel et faire la part des choses entre les dangers que nous imaginons et les menaces réelles en nous appuyant sur des sources fiables, plutôt que de nous laisser envahir par les peurs des autres. « je ne vais pas nécessairement fatalement mourir ».


3/ Troisièmement, l’une des raisons qui exacerbe la peur et le sentiment de manquer de contrôle sur la situation. Pour contrer cela, nous pouvons prendre les choses en mains et lister, inventorier tout ce que nous pouvons faire, qui est en notre pouvoir. « stimuler mon système immunitaire », « déclarer la situation auprès des instances utiles pour minimiser les risques financiers », « mettre en place les solutions techniques pour le télétravail… »…


4/ Après être passé à l’action, même si nous sommes contrariés que les choses ne se déroulent pas comme prévu, nous voyons que nous avons fait tout ce qui est possible et que pour le reste nous ne pouvons rien changer. Alors il est possible de lâcher prise et à nouveau revenir à l’instant présent, revenir aux 5 sens et de sentir que nous sommes bel et bien vivants.


5/ Grâce à la reprise du contrôle par l’action et au lâcher prise, des pensées positives peuvent alors apparaître. « Malgré cette crise, je me sens vivante, je respire, j’entends les oiseaux, » … nous sommes en mesure de voir quelques effets bénéfiques inattendus « mon fils qui va d’habitude au collège à reculons, a maintenant hâte de pouvoir y retourner ». Cela nous montre que nous allons savoir mieux apprécier des choses simples que nous ne voyons plus, comme la liberté par exemple. « Je vais pouvoir mettre ce temps de confinement à profit pour avancer sur ma certification QUALIOPI (obligatoire pour les organismes de formation dès le 1er janvier 2021) » … Cette crise montre aussi que tous les humains sont reliés tant au niveau de la santé, qu’au niveau économique ; l’espoir d’un mouvement planétaire de solidarité s’ouvre alors. Cela questionne aussi nos modes de consommation et d’approvisionnement et cela va donner d’autant plus de sens à un développement des circuits courts, locaux avec un impact positif sur l’environnement.


Loin de moi l’idée de dire que ce virus est une bonne chose. Devant cette fatalité, nous pouvons néanmoins rester lucides, prendre nos responsabilités et voir les aspects positifs de la situation et tirer les enseignements utiles.


Sophie Miguet

Gérante de ValeurSens, entreprise dédiée à l'amélioration de la satisfaction au travail.

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